Pas (encore) de faux pas pour Bluesky, l'alternative décentralisée de Twitter ?


La version bêta du réseau social est toujours disponible sur invitation, un mois et demi après son lancement. Pour un journaliste de The Verge qui a pu tester la plateforme, et qui semble très enthousiaste, Bluesky est simple d’utilisation et pour l’instant, sans messages haineux.

« Une plateforme où les gens traînent et discutent entre eux », « sans animosité », et à priori pas difficile d’accès. Un journaliste de The Verge a testé Bluesky, le réseau social décentralisé lancé par Jack Dorsey, l’ancien co-fondateur de Twitter. Et selon le reporter américain, très enthousiaste, la plateforme est pour l’instant plus que prometteuse, écrit-il dans un article du samedi 15 avril. Le réseau social a lancé début mars une version bêta, accessible seulement sur invitation. Un mois et demi plus tard, il faut encore attendre le précieux sésame pour pouvoir se rendre sur la nouvelle plateforme qui fonctionne de manière décentralisée, comme Mastodon. Il existe en effet plusieurs serveurs : notre confrère a choisi celui de Bluesky par défaut, a-t-il expliqué. Il a ensuite choisi son nom d’utilisateur, dont la forme est similaire à ce qui existe sur Mastodon – @NomDutilisateur.bsky.social – avant d’explorer les différentes fonctionnalités du réseau social. Son design est assez semblable à Twitter, en version épurée.

Comme sur Twitter, il est possible de suivre, de reposter et de liker un message. Sur le fil principal, vous verrez les messages publiés par les membres que vous suivez. Un autre onglet permet de trouver de nouveaux comptes à suivre ou vous fait découvrir les messages liés aux tendances du moment. Il est aussi possible de partager, de masquer ou de bloquer des comptes. Différence notable par rapport à Twitter, il n’existe pas de système de messagerie directe.

Bluesky
© Bluesky

Mais ce qui semble avoir le plus surpris le journaliste, c’est l’environnement bienveillant – comprenez, sans animosité, sans message de haine et sans insulte – du tout jeune réseau social. Aucune colère sur le changement de HBO Max en Max, note-t-il par exemple – alors que le sujet avait suscité de nombreuses réactions négatives sur la plateforme de micro-blogging la semaine dernière aux États-Unis. Et beaucoup paraissent vouloir maintenir l’atmosphère bienveillante actuelle de Bluesky, ajoute-t-il.

Le protocole AT et la modération, les deux atouts du réseau social

Le défi pour la nouvelle plateforme sera justement de maintenir cet environnement. Et cela pourrait être le cas grâce à deux outils, actuellement en développement. Le protocole décentralisé AT, similaire à ActivityPub employé par Mastodon, devrait garantir une parfaite interopérabilité avec d’autres services compatibles. En théorie, on pourrait changer de service et emmener avec soi tous ses followers sur un autre serveur. L’outil de la modération devrait aussi permettre à l’utilisateur d’appliquer des filtres par défauts – comme « contenus sexuels », « contenus violents », mais aussi des filtres personnalisés. Des tiers privilégiés pourraient même faire ce travail à votre place, ce qui pourrait permettre aux utilisateurs de mieux adapter leur fil d’actualité à ce dont ils ont vraiment besoin, selon un billet de blog de la société publié le 13 avril dernier.

« Les réseaux sociaux centralisés – comme Twitter – utilisent l’étiquetage pour mettre en œuvre la modération – nous pensons que cette partie peut être dissociée, ouverte à l’innovation des tiers et configurée en tenant compte de la volonté de l’utilisateur », écrit le PDG de Bluesky, Jay Graber, sur le blog. Résultat, « n’importe qui devrait pouvoir créer des étiquettes de modération créées par des tiers ou s’y abonner ».

Depuis qu’Elon Musk est à la tête du réseau social, des utilisateurs se tournent vers des alternatives, en raison des décisions controversées du milliardaire, mais aussi en raison du manque de modération : le fait que Bluesky mise sur ce point devrait être particulièrement apprécié, si l’outil en développement aboutit.

À lire aussi : Twitter lâche encore du lest dans la sécurité et la protection de la vie privée, avec la fin de sa version Tor 

Autre élément intéressant : ce réseau social rappellerait les débuts – souvent idéalisés – d’internet, avec une communauté d’environ 20 000 personnes sans membres qui discutent ensemble sans animosité. Pour l’instant, notre confrère ne fait « qu’apprécier les notifications de son fil Bluesky ». Reste à savoir si cela va durer.

Source : The Verge



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